Comme on peut le constater en regardant mes toiles, j’aime particulièrement peindre des visages.
Des visages, la plupart du temps venus d’ailleurs.
Souvent, on me demande pourquoi ?
Il est difficile de donner LA raison à cela. Il y en a tellement. Laissez moi vous expliquer.
J’ai eu la chance de beaucoup voyager un peu partout dans le monde. J’y ai rencontré tellement de personnes gentilles et généreuses avec une culture propre à chacun.
J’ai vu des enfants qui n’avaient pas tous les jeux vidéos, vélos et tous les jouets que nos enfants possèdent, des femmes qui lavaient le linge de la famille à la main, cuisinaient des repas sur des braises, des hommes qui gagnaient leur vie en faisant un travail éreintant.
Vous me direz mais où veux-tu en venir ? Quel rapport avec tes toiles ?
Et bien, tous ces gens avaient toujours un superbe sourire à nous offrir. C’était gratuit.
Mon objectif est de donner les bonnes couleurs à ces sentiments. La peinture devient soudain le porte parole de ces instants passés.
Quelques fois, au lieu du sourire, c’est la détermination, l’étonnement, la colère qui est exprimé par le modèle.
Je travaille souvent sur deux ou trois toiles. Je passe de l’une à l’autre au gré des temps de séchage nécessaires.
Souvent, lorsque je n’arrive pas à trouver l’expression du regard, ou la forme de la bouche, je laisse la toile, bien en vue dans la pièce et la « boude » pendant quelques jours.
Tous les matins, en me levant, je la regarde et passe mon chemin. Un jour, j’ai l’impression que le personnage sur la toile m’appelle en disant « çà y est, vient, c’est à mon tour ».
Cà vous semble fou ? Oui, je le sais bien, mais c’est exactement ce qui se passe.
Tout à coup, sans savoir pourquoi, c’est comme si le sujet de ma toile me donnait la solution, le coup de pinceau qu’il faut là où il faut pour qu’enfin le personnage prenne vie.
